Nous étions bloqués, j'étouffais un juron, retirai la clé de contact, pris l'arme que j'avais laissé dans la boite à gants et m'élançais hors de la voiture, le mur n'était pas très haut mais je pris le temps de faire la courte échelle à Calypso afin d'être sur qu'elle soit en sécurité. Je passais par dessus le mur à mon tour puis je m'élançais, suivi de la jeune femme, mais nous fumes bloqués par une voiture, quatre hommes habillés en noir en sortirent, armés, chacun d'eux avait introduit quelque chose dans sa bouche et s'avançait lentement vers nous deux.

Je m'avançais lentement vers eux avec un air grave puis je me retournais et dit:

"Je fais diversion..."

Je repris en m'adressant aux hommes:

"Que nous voulez vous? Nous sommes d'innocents civils!"

Je décidais de prendre un peu de distance par rapport à la scène qui se déroulait, l'angoisse avait trop de prise sur moi et je devais essayer de m'en détacher, pour la première fois, quelqu'un savait qui j'étais vraiment! Il y avait de quoi perdre son calme... Je décidais d'essayer de dissimuler la vive émotion qui me faisait respirer avec difficulté, je reportais mon attention sur ce qu'il se passait en tentant d'analyser la scène, j'étais au centre d'un cul de sac, Calypso derrière moi, des hommes armés devant nous barraient la route avec une jeep noire avec vitre teintée, c'était tout sauf une situation facile...

Je lançais un regard vers Calypso lorsque celle-ci prit la parole puis je fus assommé par la réponse d'un des autres:

"Vous n'êtes pas des êtres humains... Vous n'avez pas le droit de vivre... Nous sommes là pour vous éliminer et ce, sur ordre du gouvernement... Maintenant adieu..." fit l'homme avec une voix trainante.

Ils sortirent leur armes et il me restait peu de temps pour agir, je repérais alors une anfractuosité dans le mur qui laissait entrevoir un passage assez réduit pour que moi et Calypso puissions nous glisser à l'intérieur, il aurait été bien plus pratique de pouvoir communiquer avec elle par télépathie! Ils armèrent et je m'élançais vers Calypso, je la plaquais et nous finîmes notre chute sur des poubelles, pour l'odeur c'était pas terribles mais au moins on avait évités de se faire tuer et la chute ne fut pas trop dure... Je repris mes esprits rapidement alors que les hommes continuaient à tirer, je désignais l'anfractuosité situé entre le mur qui avait été à notre droite et l'autre mur par lequel nous étions passés et je la poussais afin que celle-ci avance. Nous arrivâmes dans une ruelle parallèle, pour le moment personne.

Je m'arrêtais, haletant, et je me décidais à parler après avoir repris mon souffle:

"Bon...Et bien...Au moins...Leurs intentions...Sont limpides...A présent... Que faire à présent?"

Je regardais ma montre et il était 22h25 sur celle-ci, je commençais a m'épuiser, la faim me tenaillait et je dois dire que j'étais assoiffée.

"Très bonne idée!"

Je me permis un sourire plein d'espoir et j'avançais afin d'atteindre le parking de la petite ruelle où Calypso et moi étions actuellement, il n'y avait aucune sortie qui pouvait nous cacher des hommes du gouvernement aussi il fallait trouver une solution, rapide et efficace, celle ci se présenta sous la forme de linge étendues, je fis signe à Calypso de se cacher puis je grimpais sur la clôture en bois et je sautais dans le jardin de la maison là je pris quelques vêtements trouvais un buisson et mis le tout, c'était...totalement vulgaire et peu accordé avec l'icône de mode que je représentais mais il fallait faire avec... Je laissais mes vêtements à la personne qui avait étendu son linge et je trouvais quelque chose de simple pour Calypso, je me hissais puis l'appelais en lui tendant les vêtements:

"Voila notre couvertures, quand vous aurez finis tendez moi vos vêtements que je puisse les donner à nos braves 'fournisseurs', je préférerais éviter que l'on se fasse repérer à cause de nos anciens habits."

Elle m'étonna, elle prit les vêtements et se changea immédiatement, comme ça, au milieu du parking! Je la regardais faire en attendant que celle-ci me tende ses vêtements, ce qu'elle fit assez rapidement puis je déposais ses vêtements sur le petit tas où étaient les miens.

Je repassais par dessus la clôture et pris la main de Calypso, une fois arrivé au bout de la ruelle je me plaquais contre le mur, passa discrètement ma tête. Personne en vue. J'entrainai doucement la jeune femme à ma suite et nous fîmes la route jusqu'au motel, là je payais une chambre pour elle et moi, lit double car il ne restait que ça.

Une fois en possession de la clé j'entrais dans notre chambre, elle était spacieuse, c'était plus exigu que là où je vivais mais cela paraissait confortable, je fis entrer Calypso, lui donnait les doubles des clés et lui dit:

"Prends une douche détends toi, je vais nous chercher de quoi manger... Enferme toi à clé par contre que personne ne puisse rentrer à part moi, d'accord?"

Je ne tenais pas particulièrement à la laisser seule mais il le fallait car le repas n'était pas compris dans la formule du motel. Et moi comme elle étions affamés, je repensais au pizzas qui attendaient encore dans mon appartement et mon ventre grouilla. Finalement je laissais Calypso seule, je refermais derrière moi et j'observais les environs, personne à signaler, je descendis l'escalier de me rendis un fast-food: il me fallait un bon cheesburger!

J'avais mangé et j'étais repu, mais j'avais ramené un sac entier rempli d'hamburgers, frites et autres joyeusetés dans le genre, je la regardais, elle était pétillante de vie et malgré les péripéties que nous étions en train de vivre elle paraissait presque heureuse, comme si cela rajoutait du piquant dans sa vie... Mais en même temps elle ne dissimulait pas la peur qui l'avait saisit et je devais dire que moi aussi je craignais les agents du gouvernement. Quelle terrible sensation, j'étais à présent repéré... Je ne pouvais laisser cette situation ainsi, il fallait que quelqu'un renverse la vapeur... Ce serait moi!

"Navré si un régime était d'actualité pour toi mais je n'ai pu faire une sélection détaillée de la nourriture."

J'adressai un sourire à la jeune femme et je m'esclaffais.
Lorsque je réalisais que Calypso était affublée seulement d'une serviette je compris qu'elle avait du prendre une douche, je me rendis alors compte combien je devais empester et combien la saleté avait du s'incruster, finalement je m'avançais vers la salle de bain et je commençais à me déshabiller, la pudeur était quelque chose qu'on avait oublié de m'apprendre étant petit... J'entrepris alors de me frotter consciencieusement afin d'ôter toute la crasse accumulée pendant cette soirée, près d'une dizaine de minutes plus tard je ressortais, une serviette autour de ma taille, je ne voulais pas non plus choquer la jeune femme, je fouillais dans un meuble et parvins à trouver quelques vêtements à peu près propres, quelqu'un avait du les oublier ici. J'enfilais le boxer, le jean, puis le t-shirt moulant.

Je m'avançais vers le lit double et je m'effondrais dessus les bras écartées, je fixais le plafond puis je reportais mon attention sur Calypso, elle était vraiment belle, un saphir au milieu de ce nid de poussière, j'enfonçais négligemment mes mains dans mes poches. Beaucoup de choses me trottaient dans la tête, je décidais d'extérioriser tout ça en demandant à la jeune femme:

"Que de révélations aujourd'hui... Que penses tu de tout ça?"

"Euh... Waouh?... Sacrée soirée... J'espère qu'ils nous ont lâchés..."

Je m'accoudai afin de me rehausser pour pouvoir regarder par la fenêtre qui donnait sur la cour du motel, pas âme qui vive... Je me laissais retomber aussitôt.

"Je pense que les gens comme nous devraient s'allier afin de pouvoir résister à ce genre d'agressions..."

Avais-je marmonné, je tournais ma tête afin de pouvoir admirer le visage de Calypso, son visage semblait exprimer l'inquiétude mais aussi une sorte d'excitation, elle avait toujours ce sourire si charmant. L'ivresse de début de soirée l'avait quittée et la voir comme ceci était véritablement un ravissement pour mes yeux. Je me retournais afin de me mettre sur le ventre et j'appuyai mon visage sur mes mains tout en l'observant, je décidais de rapprocher mon visage du sien, je ne savais pourquoi mais je ne pouvais plus me contrôler. J'étais à portée, quand soudain, la porte claqua, trois hommes armées entrèrent à la volée nous pointant de leur armes. Et merde...

Je chuchotais dans l'oreille droite de Calypso:

"C'est le moment ou jamais 'Tornade'..."

Puis je me redressais levant les mains en l'air, il n'avait pas encore tirés, peut-être avaient-ils reçu d'autres consignes que l'élimination pure et simple... Je détaillais les hommes, je reconnus parmi eux l'homme à la voix trainant qui ne tarda pas à se présenter:

"Owen Trender, de la Brigade Anti-Mutants gouvernementale, suivez nous sans faire d'histoire et il ne vous sera fait aucun mal..."

Je regardais l'homme et lui fis un sourire narquois qui eut l'effet escompté: il n'aimait pas ça et cela l'énervait.

Elle s'élevait au dessus du sol et là je devais avouer que ses cheveux virevoltants lui donnait vraiment un air de ressemblance avec le personnage des X-men était flagrante. Elle semblait très concentrée sur ce qu'elle s'apprêtait à faire malgré son intervention rapide, un éclair zébra le ciel, puis un autre, les hommes étaient affolés par ce qu'il se passait mais il ne firent rien, tentant de conserver leur calme, un troisième frappa mais il s'abattit directement sur un des hommes, celui qui se situait à la gauche d'Owen Trender, celui-ci se mit à plat ventre et dégaina son arme, il pointa la jeune Calypso et il s'apprêtait à tirer, je me rendis compte qu'avec le vent l'arme que nous avions volés était par terre à une petite distance de moi. Je me jetais dessus et la pointais sur Trender, je tirais et celui-ci s'effondra, touché à une cote apparemment. Son dernier collègue était par terre, admirant avec rage les cendres de celui qui avait été son ami, il tourna son visage vers Calypso, puis vers moi, je montrais ostensiblement l'arme que je pointais à présent sur lui, Calypso s'effondra sur le lit, elle était complètement épuisée. Le collègue se précipita sur M. Trender afin de boucher le trou qu'avait créer mon arme. Je saisis Calypso, l'installant tant bien que mal sur mon épaule, je jetais un dernier regard sur les deux, puis je me ruais vers la porte.

Une fois dehors j'appelais un taxi, je fourrais une somme importante dans la main du taximan et lui indiquait l'endroit où ma voiture était restée, après un voyage court il nous y ramena, ma Vanquish était toujours là, je remerciais l'homme, saisis la femme et l'installa dans ma voiture à coté de moi, vérifiant prudemment autour de moi qu'il n'y avait personne, je montais dans ma voiture, je passais nerveusement ma langue sur mes lèvres sèches afin de m'humecter ces dernières... Troublé j'arrivais dans mon appart' de Central Park, personne de suspect... J'entrais par la porte de secours afin de ne pas me faire remarquer, Calypso était étendue de tout son long sur mes deux bras, je pris l'ascenseur réservé au personnel et je pénétrais dans mon appartement, celui-ci était comme je l'avais quitté avec Calypso. Je posais cette dernière sur mon lit, lui retira ses vêtements mais laissant les sous-vêtements de cette dernière, puis je la recouvrais avec ma couette, ses vêtements étaient trempés et je ne voulais pas qu'elle tombe malade. Je mis ma main sur son front et apparemment celle-ci était fiévreuse.

Je pris immédiatement mon BlackBerry en main et appelais un médecin à domicile, celui-ci vint et diagnostiqua une légère fièvre, il demanda beaucoup de calme et de repos pour la jeune femme, je lui payais ses honorais, l'accompagnait jusqu'à la sortie et revint dans la chambre après avoir fermé tout à double tour. Là je me posais sur le fauteuil qui faisait face au lit et je regardais la jeune femme dormir dans la pénombre de la chambre...