Au loin, le soleil dardait ses rayons à travers le feuillage d'un arbre de central park. Malgré la protection que le végétal offrait, les photons parvenaient tout du moins à passer outre les feuilles d'un vert fade, formant de petites taches de lumière sur le gazon du parc. Sous l'arbre se situait un banc et sur celui-ci, somnolait à moitié un jeune homme, habits sombres et longue chevelure, l'oreille aux aguets. A moitié aveuglé par un rayon matinal, il finit par ouvrir les yeux, avant de les protéger en levant son bras.
Se redressant, il s'assit, accoudé sur ses genoux, les mains dans le vide, le regard fixant le sol, reprenant ses esprits. Puis, réveillé, il finit par inspecter son "équipement". Ses deux poignards, cachés dans ses manches, étaient toujours là, ainsi que son sac contenant l'ordinateur et le téléphone portable, ainsi que leurs chargeurs respectifs. Tout était en place. Extirpant de son sac un bout du pain qui avait volé à l'insu d'une boulangère la veille, il en mâcha un bout, lentement, mettant en éveil ses papilles gustatives qui commencèrent à faire leur travail. Bouchée après bouchée, le quignon de pain finit par disparaitre dans le ventre satisfait du jeune homme qui continuait à observer les environs. Il devait être tôt, vers huit ou neuf heures du matin, et Central Park commençait à être en effervescence. De nombreuses personnes profitaient de la sérénité du matin pour venir faire leur jogging, loin du stress de la ville et de ses contraintes. Ici, elles pouvaient éprouver un contact rapproché avec la nature, à l'abri (quoique...) de la pollution, entourées de verdure et de beauté, avant de revenir ou train-train quotidien. Certains ne faisaient que se promener, accompagnés de leurs enfants ou maris, admirant les cygnes, canards et autres animaux qui s'aventuraient sur les berges des quelques lacs qui occupaient certaines parties de Central Park.
A cette heure-ci, les crimes n'étaient pas à craindre, ou tout du moins, ils étaient moins nombreux et vraiment mineurs, contrairement à ce qui pouvait arriver ici la nuit.
Abel - car tel était le prénom du jeune homme assis sur le banc - se demanda où était Sveinn, cet homme dont il avait fait la connaissance alors qu'il escortait Katie Winter, jeune journaliste égarée, à sa demeure. Il avait fini par rencontrer des voyous qui avaient tous fini à terre, avec l'aide du courage d'Abel et des pouvoirs de katie. Puis Sveinn était apparu alors qu'ils prenaient la fuite.

*Bah il doit sûrement être dans les environs...* Pensa Abel.

Personne ne lui accordait une quelconque attention, et cela l'arrangeait. Il n'avait pas quitté la société pour qu'on ai pitié de lui, et de toute façon, il avait tout ce qu'il voulait. Il était libre, dormait quand il voulait, ne travaillait pas, et mangeait quand il pouvait. Toutes ses possessions étaient sur son dos, et bien qu'il ne l'était pas vraiment, il avait l'allure d'un clochard, donc on n'estimait pas que ce qu'il possédait avait une quelconque valeur. De ce fait, on le laissait tranquille, citoyens comme malfrats, enfants comme adultes.
Mais on n'était jamais trop prudents, alors quand le jeune homme voulait dormir, il ne le faisait qu'à moitié, toujours à l'affut du moindre bruit, ses lames à portée de main, prêt à intervenir, à trancher les doigts qui tenteraient de lui subtiliser ses maigres biens. De toute façon, si ça devait arriver, il lui suffirait d'en subtiliser d'autres, alors que l'autre aurait quelques doigts en moins, ce qu'il ne pourrait pas récupérer...
Abel se redressa sur le banc, et étendit ses mains sur le dossier, inspirant profondément l'air matinal. Il faisait frais, et nul doute que la température finirait par grimper au cours des prochaines heures. Pour le moment, une légère brise faisait voleter les feuilles qui jonchaient le gazon de Central park, les envoyant tourbillonner ça et là dans un ballet de verdure.
Reportant son attention sur les gens, il vit au loin un homme de la sécurité, le genre de personnes qui patrouillaient dans le parc afin de s'assurer que rien ne vienne troubler la sérénité des lieux. Abel n'avait rien à craindre car il savait que si les malfrats d'hier avaient un tant soit peu de jugeotte, ils auraient vite déguerpis quand ils avaient retrouvé leurs esprits.
Une femme promenait son enfant dans une poussette, s'arrêtant de temps en temps pour lui administrer câlins et caresses, le prenant parfois dans ses bras en esquissant un sourire.
Plus loin, en ce jour de week-end, des enfants s'amusaient à lancer des cailloux dans l'eau, leur faisant faire des ricochet avant de sombrer dans les eaux ainsi troublées. D'autres donnaient à manger au canards et aux cygnes.
Un peu plus loin, un homme faisait son jogging matinal. Il était grand, au visage encadré par des cheveux blonds et bouclés, et où brillaient tels deux saphirs, deux beaux yeux au dessus d'un nez fin. Assez bel homme, il irradiait de confiance en soi, se mouvant avec grâce. Portant un tshirt blanc et un jogging gris chiné, il était chaussé de basket blanches également. Des écouteurs barraient son torse et aboutissaient dans ses oreilles, amenant la musique d'un quelconque baladeur mp3 dissimulé dans les replis de son pantalon, vers ses oreilles.
Il semblait suivre le chemin qui traversait Central Park, perdu dans ses pensées, n'ayant d'autre objectif que de continuer à courir, sans relâche et sans destination précise. Passant devant Abel qui le regardait, également perdu dans ses pensées, il ralentit soudainement et bifurqua dans sa direction. Il ne semblait pas dangereux, aussi Abel ne s'employa pas à agripper l'un de ses couteaux, se contentant d'observer l'homme qui s'approchait d'un pas souple. Au fur et à mesure qu'il s'approchait, le jeune homme put estimer son âge, aux alentours de la trentaine, mais qui en paraissait moins. Aucun doute qu'il était un tombeur, un charmeur hors pair, et que les filles devaient le trouver craquant.

*Allons bon, qu'est-ce qu'il me veut celui-là ?*

Il se demandait s'il avait quoique ce soit qui aurait pu contrarier une personne, et à la réflexion, il ne trouva rien. Il attendit donc patiemment que le joggeur soit à portée de voix. Il finirait bien par savoir ce qu'il lui voulait...

J'avais repris mes bonnes habitudes malgré tout ce que j'avais pu vivre ces derniers temps il est vrai que d'autres auraient profité de toutes ces péripéties pour prendre un peu de repos mais pas moi. Je me devais d'être en forme, c'est une image de moi-même que je devais donner et puis je devais avouer que cette passion pour la vitesse m'y poussais, j'aimais sentir le vent s'engouffrer dans mes cheveux, traversant chaque vide qui entourait mes cheveux et secouant ceux-ci, c'était pour moi une forme de liberté, pouvoir courir, se dépenser, se défouler sans avoir de problèmes. Je devais ajouter que Central Park était tout à fait le genre de lieu qui se prêtait à mon genre d'exercice, libre de toutes contraintes, offrant un grand espace, il était aussi propice à des rencontres intéressantes surtout lorsque comme moi l'on pouvait lire dans l'esprit des autres. Ainsi je pouvais me divertir tout en me libérant, m'adonner à quelques séances de voyeurisme en espionnant la vie sexuelle du jeune couple d'en face à qui je souriais, admirer l'imbécilité de l'homme bedonnant qui ne savait pas régler correctement sa TV ou encore capturer les derniers instants de la vie d'un enfant tué par l'homme en parka noir qui s'avançait en se voulant discret. Il était déjà repéré de toute façon, des policiers infiltrés l'entourait, déguisés en civils. L'autre ne se doutait pas de sa capture prochaine, tant mieux pour lui, tuer un enfant est un acte immonde.

J'empruntais un chemin qui tournait et me retrouvais près d'une marre, des bancs longeaient les deux cotés dudit chemin et certains étaient installés admirant je ne sais quoi. Le paysage? Les gens? Les fesses rebondies d'une jeune femme que je croisais? Parmi tout ces gens placés sur les bancs j'en remarquais un qui me semblait différent, il était vêtu d'un long manteau noir, chaussé de new rock, il portait un jean noir et un t-shirt de la même teinte achromatique, ses cheveux étaient incroyablement longs et frisottés, il avait les yeux marrons chocolat et une barbe commençait à naitre. Curieux, je me mis à sonder brièvement son esprit, c'était un 'asocial', quelqu'un qui refusait la logique de cette société de fous, dans un sens il n'avait pas tort, cette société était folle, corrompue, peut-être fallait-il la changer, au fur et à mesure que je perçais dans son esprit, j'en apprenais un peu plus sur son histoire et je découvris quelque chose de bien plus intéressant que je le pensais.

C'était un mutant.

Je me ravisais et revint de ma démarche nonchalante vers lui, je devais l'amener à rentrer dans mon association, il pourrait être un élément pilier s'il arrivait à contrôler son pouvoir. Au fur et à mesure que j'approchais je fis un sourire plutôt sympathique qui découvrait une dentition parfaite. Je pris place à coté de lui et me résolu à aller droit au but.

"Vous êtes très intéressant dans votre genre Abel... Vous avez un don qui est de surcroit très précieux... Je vais être précis et bref: je rassemble une assemblée de mutants comme vous afin d'obtenir une meilleure connaissance sur tout ce qui arrive ces derniers temps... Cependant cette entreprise sera pour le moins délictueuse et illégale, moi et les gens qui composent ce 'club' sommes prêt à aller jusqu'à tuer pour atteindre nos buts, qu'ils soient communs ou solitaires. Je voulais vous demander si vous vouliez faire partie de ce club?"

J'avais souris tout le temps de mon monologue, à présent j'attendais, non sans une certaine impatience, que celui-ci me réponde, il fallait qu'il nous rejoigne et ceux, à n'importe quel prix!

Tout en s'avançant, le joggeur n'avait pas ouvert la bouche, hormis pour décerner à Abel un sourire qui dévoila des dents blanches magnifiquement alignées, que le jeune homme ne prit même pas la peine de rendre. L'autre prit la liberté de s'assoir près du SDF, et Abel pensa qu'il voulait simplement reprendre son souffle avant de continuer sa course à travers Central Park. Néanmoins, un rapide coup d'œil l'informa que les bancs qui longeaient le chemin de pierres, étaient à quelques exceptions, vides. IL voulait quelque chose de lui. Était-ce lui la personne qui lui avait envoyé le SMS mal orthographié sur son portable, qui avait passablement irrité le jeune homme qui sur le coup, avait activé son pouvoir afin de répondre, malgré le fait que c'était un numéro inconnu. Puis il y a eu cet appel, et malgré son irritation, Abel ne put répondre. Mais il s'en fichait.
Son attention détournée de l'individu près de lui, il observait les alentours, le regard perdu dans le vague, des milliers de pensées tourbillonnant dans son esprit. Mais après plusieurs secondes de silence, l'homme prit la parole, et ce qu'il dit troubla Abel:

"Vous êtes très intéressant dans votre genre Abel... Vous avez un don qui est de surcroit très précieux... Je vais être précis et bref: je rassemble une assemblée de mutants comme vous afin d'obtenir une meilleure connaissance sur tout ce qui arrive ces derniers temps... Cependant cette entreprise sera pour le moins délictueuse et illégale, moi et les gens qui composent ce 'club' sommes prêt à aller jusqu'à tuer pour atteindre nos buts, qu'ils soient communs ou solitaires. Je voulais vous demander si vous vouliez faire partie de ce club?"

Comment connaissait-il son prénom ? Il avait pourtant disparu de la société voilà un moment. Mais cela n'était pas le plus important. Il avait eu vent de son pouvoir. Était-ce Katie ? Il en doutait fort car celle-ci avait paniqué en découvrant qu'Abel l'avait percée à jour, et si elle le dénonçait, on ne pourrait s'empêcher de lui poser des questions, et elle aurait tellement peur de se faire à son tour démasquer qu'elle se trahirait elle-même.
Non, il y avait une autre méthode. Après tout, il avait eu vent de bon nombre de pouvoirs, tous plus incroyables les uns que les autres. Immortalité, télékinésie... Pourquoi pas lire dans les pensées des autres ?
Il avait éveillé l'intérêt d'Abel, qui tourna la tête dans sa direction, légèrement penchée sur le côté, et observa l'homme. Il souriait toujours, du même sourire qu'il avait usé lors de son approche, et qui devait chavirer les cœurs des femmes.
Lui ça l'irritait. Néanmoins il se permit de réfléchir à la proposition de l'homme. Car tout au long de ses vagabondages, il s'était quelque fois demandé pourquoi il possédait un tel pouvoir. Était-ce dû à un choc psychologique causé par la guerre au Liban ? Serais-ce un extraordinaire moyen de défense que son cerveau avait trouvé afin d'éviter les séquelles et lui assurer une enfance "normale" ? Il ne le savait guère. Mais certaines réponses aux questions qu'il se posait ces temps-ci pourraient bien être apportée par cet homme.
Ainsi, il écouta bien tout ce que le joggeur blond avait à dire, et après mûre réflexion, il répondit:

"On dirait que vous savez lire dans les pensées... Si c'est le cas, ne connaitriez-vous pas déjà ma réponse ?"

Un demi-sourire effleura son visage, et il s'accorda une légère pause, pendant laquelle il détourna le visage de celui de son interlocuteur, le reportant sur un couple de vieillards qui avançaient sur le chemin, se tenant par le bras. Cette vision serra le cœur du jeune homme, car cela lui rappela ses parents décédés, et qu'il pensa qu'ils auraient été tel ce couple, s'aimant même dans le vieillesse, tandis que leurs corps tendaient inexorablement vers la mort.
Reportant son regard sur le blondinet, le visage neutre, il dit:

"Pourquoi pas ? Je n'ai rien de mieux à faire de mes journées, à part vagabonder ça et là. Et tuer un homme ne me fait pas peur, c'est à ça que servent les deux poignards que j'ai dans mes manches. Il désigna l'un de ses manches d'un signe de tête. Mais ça vous devez déjà le savoir non ?"

Il s'accorda à nouveau une pause. De toute façon, si l'homme pouvait lire dans les pensées du jeune homme, les mots ne devenaient qu'une simple formalité. Il devait attendre sa réponse "vocale" par pure politesse, et lui laisser un semblant de libre-arbitre. Néanmoins, il pouvait toujours changer d'avis, mais là aussi il pensait que le joggeur attendrait sa réponse avant de partir. Simple question de respect et de politesse.

"De même, outre mon "don" je suis informaticien, mais peut-être le savez vous également... Je peux servir de hacker, ce qui m'est d'autant plus facile si je me sers de mon pouvoir. Je peux également concevoir des programmes informatiques, allant du logiciel tout à fait légal, aux virus que vous pourriez implanter dans les systèmes adverses."

Il se leva avant de reprendre:

"Comptez sur moi."

Le jeune homme s'apprêtait à partir, quand une dernière question lui tarauda l'esprit:

"Je ne connais pas votre nom. Et nul doute que vous saurez me contacter. Et ravalez votre sourire, vous m'énervez."

Un nouveau sourire fit son apparition sur mon visage, satisfait je le fixais longuement en caressant mon menton, puis je me décidais à lui répondre:

"Un homme aussi intelligent que vous me sera très utile surtout avec un don comme le votre... Je suis heureux que vous acceptiez mon offre et je vous enverrais un message sur votre portable afin que vous sachiez l'adresse où notre première réunion se déroulera."

Je me levais à mon tour et repris:

"Je Pierce William Slater, mannequin pour une célèbre boite de mode, Channel, j'habite dans un immeuble non loin d'ici. Quand à mon sourire vous devrez vous y habituez, je suis le genre d'homme à prendre le plus de choses possibles avec le sourire, les gens qui sourient son les plus agréables des interlocuteurs..."

Je lui serrais la main et le saluais une dernière fois:

"A très bientôt Abel Darkmoore..."

Et dans un dernier sourire je retournais à mon jogging. J'avais trouvé un autre bon élément, l'échiquier commençait à se former, bientôt il faudrait que les meilleurs éléments, nous, déplacions nos pions afin de mettre en place tout nos plans.

Ainsi donc, l'homme se nommait Pierce. Et il était mannequin. Pas étonnant, avec le physique qu'il avait il devait faire tomber toutes les filles comme les mouches. Après cette brève discussion non moins intéressante, l'homme finit par lui serrer la main et enchainer sur la suite de son parcours en jogging. En vérité, Abel n'avait rien de mieux à faire que de flâner dans Central Park, et cette réunion au "club de Pierce" pourrait s'avérer plus intéressante qu'elle n'y parait. Et il était sûr que l'homme pourrait le joindre de n'importe quelle façon, même s'il ne connaissait pas le numéro ou l'adresse mail qu'Abel s'était approprié.
Il n'avait plus qu'à attendre que le message de Pierce arrive, lui donnant heure et date du rendez-vous. Mais il avait sûrement d'autres choses plus importantes à faire alors ce n'est pas tout de suite qu'il recevra le SMS.

En attendant, il se leva et commença à marcher dans Central Park. L'air s'était réchauffé depuis le réveil d'Abel, et d'autres personnes avaient rejoint le parc, vaquant à leurs occupations. Avec le peu d'argent qui lui restait, il s'acheta un Hot-dog, qu'il mâchouilla négligemment tout en continuant son chemin. Puis il avisa un autre banc et s'y installa, et sortit son ordinateur portable.
Celui-ci avait peu de fonctionnalité, à vrai dire, les fonctionnalités de base. Les périphériques superflus, tel que le lecteur cd, la carte graphique et autres, avaient été supprimés, laissant juste ce qu'il fallait pour travailler et naviguer en toute tranquillité.
Mais d'un côté, il possédait une ergonomie énorme, lui permettant de rester allumé pendant sept ou huit heures d'affilée.
Abel appuya sur le bouton qui permettait de démarrer le netbook, et observa, non sans nonchalance, le système d'exploitation se mettre en place, appelant un à un les périphériques composant l'ordinateur, carte mère, disque dur etc, à mesure qu'ils s'attribuaient le processeur.
Puis l'écran d'accueil arriva enfin, et il put se connecter à internet, ayant pris soin de se rapprocher de bornes relayant le précieux flux d'informations. Une demande d'identifiant et de mot de passe lui barra une seconde la route, mais il l'outrepassa sans aucun problème, et constata avec satisfaction l'affichage de la page d'accueil d'internet.
Pendant plusieurs heures, il navigua sur différents sites, regardant les actualités et tout ce qui se passait dans le pays. Puis au bout d'un moment, il en eut marre et éteignit l'ordinateur, constatant que la journée avait bien avancé. Il devait être aux alentours de quatorze ou quinze heures, et la population du parc n'avait cessé d'augmenter, allant de l'enfant qui s'amusait sur les étendues de gazons, aux adolescents qui fleurtaient, assis sur un banc, en passant par les adultes qui déambulaient, discutant entre eux ou avec un mystérieux interlocuteur au téléphone.
Pendant un moment, Abel se demanda si certains d'entre eux étaient des mutants, et qu'ils évitaient de le révéler. Cela était sûrement vrai, mais essayer de le leur soutirer sera chose malaisée.
Son téléphone portable émit une vibration, annonçant la réception d'un SMS. Inspectant la rubrique "messages" de l'appareil, il vit que c'était Pierce qui en était le destinataire.
Le parcourant d'un œil rapide, il put constater l'adresse où devait avoir lieu le rendez-vous. Cela devait se passer le soir-même, et ici-même, à Central Park. Au moins n'aurait-il pas à marcher longtemps. 18h30, il avait encore du temps devant lui.

Il passa le reste de l'après-midi à observer les gens, et quand fut l'heure de rejoindre le lieu de rendez-vous, il se leva, rangea toutes ses affaires, et se dirigea vers l'adresse indiquée par le SMS de Pierce.

Il était temps...